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Tout petit, je jubilais, quand je les voyais.
Ils étaient mon unique plaisir.
Quand j'observais ma mère les nettoyer,
Attendant qu'elle comble mes désirs.
Je têtais, je têtais, je têtais, je têtais encore.
Mais, un beau jour, s'en fut terminé.
Abandonné à mon triste sort,
Tout ce qui me faisait vibrer, n'apparaissait plus dans le décor !
Parfois, pare-choc, poire, ou obus,
Moi, je n'en suis jamais repu.
Parfois, airbag, pomme, projectile,
Moi, je n'y suis jamais hostile.
Adolescent, les douces collines des collégiennes,
Vinrent à nouveau embellir mes rêves.
J'imaginais toutes ces petites païennes,
Arrachant de moi, le meilleur de ma sève.
Je caressais, caressais, caressais, caressais encore.
Et ce fut lors d'une rencontre printanière,
Qu'on me permit de contempler Marie-Laure.
Enfin, je renouais, avec mes idées nouricières !
Parfois, pare-choc, poire, ou obus,
Moi, je n'en suis jamais repu.
Parfois, airbag, pomme, projectile,
Moi, je n'y suis jamais hostile.
Adulte, c'était l'Eldorado !
Je protégeais ces délicieuses paires.
Pour laisser mes phantasmes d'ado.
Oui, rien n'égalait, le contact des chaires.
Je jouissais, je jouissais, je jouissais, je jouissais encore.
Mais, une fois de plus, s'en fut terminé.
Car, l'arrivée du petit " Igor ",
Me coupa à nouveau, l'herbe sous le pied !
Parfois, pare-choc, poire, ou obus,
Moi, je n'en suis jamais repu.
Parfois, airbag, pomme, projectile,
Moi, je n'y suis jamais hostile.
Puis, un jour, viendra la vieillesse.
Les douces collines de ma vie,
Seront balayées par la grande sécheresse.
Plus rien ne poussera ; Tout sera tari.
Comme j'en voudrai, j'en voudrai, j'en voudrai, j'en voudrai encore.
Et, si je garde ma libido d'enfer,
Je m'amuserai, sur mon lit de mort,
A pelotter, p'lotter, toutes les jolies infirmières !
Parfois, pare-choc, poire, ou obus,
Moi, je n'en suis jamais repu.
Parfois, airbag, pomme, projectile,
Moi, je n'y suis jamais hostile.
L.BLET. - S.MOREAU. 2001
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